Chaque année nous nous retrouvons au monument Souvenons nous de cet été 1944 :
Après 4 années d’occupation, de privations, de violences, de haine, de divisions les forces alliées débarquent le 6 juin sur les plages de Normandie.
Leur progression est très rapide et fera beaucoup de victimes civiles et militaires.
Le 24 août le Général LECLERC entre dans Paris.
Dans nos campagnes, les maquis retardent les mouvements des troupes d’occupation.
La position de notre chef-lieu de canton est délicate en raison du passage fréquent d’unités ennemies et de la proximité du tunnel de St Moré qui est un accès stratégique entre Paris et Lyon.
La résistance locale à Vermenton s’est organisée autour de deux groupes représentés par le percepteur HENRI et par le docteur SILLAS .
Ces deux formations opèrent ensemble, ainsi qu’avec les Francs-Tireurs Partisans de Marcel GIOT, exploitant forestier local.
La logistique est mise en place, entre autres, par les époux Barbier, agriculteurs à Reigny.
Le 24 août, le maquis de Reigny du lieutenant GIOT, soutenu par la résistance locale, entre à Vermenton, occupe les services de sécurité et les services municipaux.
La 13ième compagnie reçoit l’ordre de libérer Cravant et Bazarnes.
De fortes précautions sont prises pour les usines souterraines de construction aéronautiques de Palotte, mais les allemands ne sont plus là et le système de destruction n’a heureusement pas fonctionné.
A Vermenton, Accolay, Bazarnes, Cravant, la liesse est partout.
Les drapeaux bleu, blanc rouge ressortent. On fête déjà la libération. Les cloches des églises résonnent dans tout le canton.
Le lendemain, le 25 août, des ennemis sont signalés dans les environs.
Le lieutenant Dupont, allias Dr SILLAS, organise les patrouilles. Sur indications d’un ouvrier agricole, 25 soldats ennemis sont faits prisonniers et internés à la gendarmerie.
Et puis arrive la tragédie de Fouronnes.
D’un côté 400 militaires ennemis aguerris et très bien équipés
De l’autre, les hommes du maquis n°5 du Fays, conduits par le Dr SILLAS, bien moins nombreux, moins entrainés, mais motivés par l’élan patriotique de 4 années d’occupation.
L’opération est lancée.
La colonne ennemie est arraisonnée.
La reddition doit être négociée au quartier général allié à Auxerre. Mais pendant ces tractations à la Préfecture, les ennemis reprennent le contrôle de la situation, désarment à leur tour les résistants et les fusillent sans pitié dans les bois à quinze kilomètres de Vermenton !
Chant des partisans
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne?
Ohé partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme!
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.
Montez de la mine, descendez des collines, camarades,
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades;
Ohé franc tueurs, à la balle et au couteau tuez vite!
Ohé saboteur, attention à ton fardeau, dynamite!
C'est nous qui brisons les barreaux des prisons, pour nos frères,
La haine à nos trousses, et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves,
Ici, nous vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève.
Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait, quand il passe;
Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir séchera au grand soleil sur les routes,
Sifflez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute.
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines?